INDEX
2.LUCIO DALLA au REGARD de ses CHANSONS
En préambule et pour situer le cadre et la démarche de ces pages Web
consacrées au chanteur- compositeur-interprète (cantautore) Lucio Dalla, il me
semble important de distinguer les œuvres des cantautori d’une part et les
chansonnettes de la variété internationale d’autre part venues d’Italie –
malheureusement un peu trop diffusées en France !- afin de clarifier le
point de vue de l’exposé ci-dessous.
La chanson d’auteur italienne véhicule des pans de l’âme
italienne contemporaine. Descendante de la chanson d’auteur à la française, des
musiques populaires et dialectales de la botte, du blues et du jazz ( surtout
depuis 1943 date de l’arrivée des
soldats Américains dans la péninsule ), de ce formidable réservoir musical et
dramatique de la « lirica » l’opéra, elle contribue de manière
subtile à la compréhension de la société transalpine.
Les Lucio Dalla, Francesco de Gregori, Francesco
Guccini, Pino Daniele, Pier Angelo Bertoli et quelques autres avant et après
eux ( En France , on les situerait dans l’univers des Brassens, des Léo, des Brel
…plus tard, Souchon et Voulzy, Jonasz, aujourd’hui Miossec, Kent, Vincent
Delern…) jouissent d’un succès d’estime mais aussi d’un succès grand public
tout à fait étonnant vu de France !
L’objectif de ce site non officiel est de faire
connaître le travail souvent original réalisé par Lucio Dalla depuis les années
60, que ce soit d’un point de vue musical, du phrasé musical jazzy (le scat),
du travail de production ainsi que de la qualité de ses textes décalés. Enfin…
si je parviens à vous faire partager mon intérêt pour ce type de
chansons !
Le choix des textes est arbitraire et basé en partie sur
mon travail de mémoire de Maîtrise consacré au chanteur de Bologna en 1992.
En ce qui concerne les traductions – au risque d’être critiqué ! -, mon
parti pris a été de rester fidèle à l’univers sonore de la chanson(à savoir
l’harmonie entre un texte, une composition et une interprétation) pour en
donner une interprétation parfois subjective, quitte à m’éloigner quelque
peu du texte original. Mon amie Nives Cenci parle : "...D'immagini poetiche
che sfilano nella mente dell'autore e non formano frasi lineari e logiche,
ma sono framenti della sua immaginazione e sensazioni diverse...". Ce
qui me parait très juste et donc très compliqué dans
le rendu en français. N’hésitez pas à me faire part de vos critiques
sur mes choix, à proposer des alternatives, des corrections !
Les illustrations ont été réalisées par des élèves du
lycée Diderot de Marseille par Joel Liochon et Sarah Haustrate. Les liens
« Travail/élèves » renvoient à des réalisations des élèves du lycée à
partir des chansons de Dalla. Je remercie Michel Mathieu pour la réalisation et
conception du site.
Bonne lecture et /ou bonne découverte. Envoyez vos
réactions, positives ou négatives à mon E. Mail : philippe.usseglio@laposte.net
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(Texte Paola Pallottino / Musique L. Dalla) 1971 |
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Dice che era un
bell’ uomo
E veniva, veniva dal mare Parlava un’altra lingua, Pero’
sapeva amare E quel giorno lui prese a
mia madre Sopra un bel prato, L’ora più dolce Prima di esser ammazzato. Cosi’ lei resto’ sola
nella stanza, La stanza sul porto, Con
l’unico vestito Ogni
giorno più corto, E benché non sapesse il
suo nome E neppure il paese M’aspetto’ come un dono
d’amore Fin dal primo mese. Compiva sedici anni quel
giorno La mia mamma Le strofe di taverna Le
canto’ a ninna nanna E
stringendomi al petto che sapeva, Sapeva
di mare Giocava a far la donna Col bambino da fasciare. E
forse fu per gioco O
forse per amore Che
mi volle chiamare come il nostro signore.
Il ricordo più grosso E’
tutto in questo nome Che
mi porto addosso E ancora
oggi Che gioco a carte E
bevo vino Per
la gente del porto Mi
chiamo Gesù bambino. |
Elle dit que c’était un bel
homme Qui venait, qui venait de
la mer Qui parlait une autre langue Mais qu’il savait aimer Et ce jour, il prit à ma
mère Sur un beau pré L’heure la plus douce Avant d’être tué. Aussi elle resta seule
dans la pièce, Sa pièce sur le port, Avec son unique robe Chaque jour plus courte, Et même si elle ne
savait ni son nom pas même son pays Elle m’attendit comme un
cadeau de l'amour Dès le premier mois. Elle fêtait ses seize ans
ce jour-là Ma maman, Les refrains de taverne Elle en fit des berceuses Et en me serrant contre elle Elle sentai, sentait bon
la mer Elle jouait à la femme Avec un enfant à langer. Et ce fut peut-être
par jeu Ou peut-être par amour Qu’elle voulut m’appeler
comme notre Seigneur. De sa brève vie, le
souvenir Le souvenir le plus beau
Est tout dans le prénom Que je porte depuis. Et aujourd’hui Que je joue aux cartes Et bois du vin Pour les gens du port Je suis l’enfant Jésus. |
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Cette chanson qui peut être considérée comme le point de
départ de la carrière tant artistique que populaire de Lucio Dalla (le texte de
la poétesse Paola Pallottino, aujourd’hui directrice du Museo delle
Illustrazioni di Ferrara) semble narrer sa venue au monde, fruit d’une
relation, celle d’un quidam envahisseur sachant aimé et être aimé un peu avant
l’heure de sa mort peu conventionnelle. Toutefois la réalité est plus
prosaïque. Lucio Dalla est né en effet à Bologna le 4 avril 1943, dans le
climat de l’Emilie Romagne d’alors, empreinte de culture traditionnelle et
paysanne, d’influences afro-américaines (l’Université yankee n’est pas
loin ! à Bologne même) dans cette douce euphorie qui caractérise
l’après-guerre. Ainsi, précoce, Dalla sut créer son personnage de scène tant
musical que théâtral : apprentissage de l’accordéon puis de la clarinette,
radio crochet, formation jazz puis expérience sur scène (Il jouera encore
adolescent avec Chet Backer , Petrucciani…), le jazz influençant
durablement sa musique.
Outre cette chanson, trois autres attirent l’attention. Dalla, en
cette période, n’est que le musicien et compositeur. Cela dit, il est capable
d’adapter, d’adopter et de se mouvoir dans l’univers de ses auteurs. Les trois
prochaines chansons qui vous sont proposées sont des fables pleines d’une
humanité contenue que ce soit Il gigante et la bambina (Le géant
et la petite fille), Piazza grande (Grand-place) qui met en scène un
clochard fier de sa vie sur une grande place italienne, à l’écart de la société
un peu trop égoïste, plaçant sa confiance dans l’autre, pour épargner ou donner
sens à la solitude, ou bien encore l’action dans "Anna bell’Anna"
au carrefour de la trahison et de son pendant : l’amour.
Piazza Grande Grand-place (1972 Baldazzi, Bardotti,
Ron, Dalla) |
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Santi che pagano il mio pranzo
non ce n’è Sulle panchine in Piazza
Grande Ma quando ho fame di
mercanti come me Qui non ce n’è Dormo sull’erba E ho molti amici intorno a
me Gli innamorati in Piazza
Grande ; Dei loro guai, dei loro
amori tutto so, A modo mio Avrei bisogno di carezze
anch’io A modo mio Avrei bisogno di sognare
anch’io. Una famiglia vera e
propria non ce l’ho, E la mia casa è Piazza
grande. A
chi mi crede prendo amore e amore do, Quanto ne ho. Con me di donne generose
non ce n’è, Rubo
l’amore in Piazza Grande E
meno male che briganti come me Qui non ce n’è. A modo mio Avrei bisogno di carezze
anch’io, Avrei
bisogno di pregare Dio . Ma la mia vita Non la cambiero’ mai mai. A modo mio Quel che sono l’ho voluto
io… Lenzuola bianche per coprirci
non ne ho, Sotto le stelle, in Piazza
Grande E se la vita non ha sogni,
io li ho E te
li do’. E se non ci sarà più gente
come me Voglio
morire in Piazza Grande Tra
i gatti che non han padrone come me, Attorno
a me |
Des saints payant mon
repas, il n’y en a pas sur les bancs
de Piazza grande Des marchands comme moi Ici-bas il n’y en a pas Je dors sur l’herbe et j’ai beaucoup d'amis autour de moi Les amoureux de Piazza
Grande ; De leurs ennuis, Heureux ou malheureux, je
sais tout. A ma façon J’aurais besoin de caresses… moi aussi. A ma façon j’aurais besoin de rêver…
moi aussi. Une vraie famille, j’en ai
pas Et ma maison c’est Piazza
Grande. Je prends et je donne tout
l’amour Tout ce que j'ai. Avec moi, des femmes
généreuses, Il n’y en a pas, Je vole l’amour sur Piazza
Grande Et par chance des brigands
comme moi Ici il n’y en a pas. A ma façon J’aurais besoin de caresses
moi aussi J’aurais besoin de prier
Dieu. Mais ma vie jamais au
grand jamais Je ne la changerai. A ma façon Ce que je suis, c’est moi
qui l’ai voulu… Des draps blancs pour nous
couvrir Je n’en ai pas Sous les étoiles de Piazza
Grande Et si la vie n’offre pas
de rêves, Moi, j’en ai et je te les
offre. Et s'il n'y aura plus de
gens comme moi Je veux mourir sur Piazza
Grande En compagnie des chats qui comme moi
Vivent sans maître... Autour de moi. |
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Anna bell’Anna
Anne belle Anne (Dalla-Pallottino)
1974 |
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Anna
Bell’Anna profuma di salvia In riva al
mare raccoglie le pietre Sassi dorati
e conchiglie rotonde Quando il
suo amante dal mare la vede. Anna Bell’ Anna sono tornato Ti voglio stringere forte sul cuore Ti voglio sciogliere i lunghi capelli E sulla sabbia fare all’amore Anna Bell’Anna legge la sorte Ma un sasso
nero le brucia le dita Tira le
pietre altre sette volte Sa che
l’amante l’ha tradita. Anna
Bell’Anna si scioglie il corsetto I lacci
rossi si perdono in mare Sul seno
bianco si perde la schiuma E sulla
sabbia si lascia amare. Anna Bell’ Anna ti chiedo perdono D’aver
tradito il tuo caro amore Laggiù dal
mare senza ricordo Per troppo
volte ho perso il cuore. Anna
Bell’Anna profuma di salvia Contro il
suo petto si stringe vicino Gli
dice : « Il cuore non l’hai perduto » E glielo
cerca col coltellino. Anna Bell’
Anna il cuore che batte Lo butta in
mare a fare corallo Corallo
rosso come la fiamma Perché
nessuno possa rubarlo. Anna
Bell’Anna si annoda i capelli Si lava il
viso e la mani nell’onda Poi sulla riva
si china a cercare Sassi dorati
e conchiglie rotonde. |
Anne Bell’
Anne, aux parfums de sauge, Au bord de
la mer ramasse des pierres Cailloux
dorés et coquillages ronds.... De la mer,
son amant l’aperçoit. Anne Bell’
Anne , je suis revenu Je veux te serrer
fort contre mon cœur Je veux
dénouer tes longs cheveux Et sur le
sable t’aimer. Anne Bell’
Anne lit le destin Mais un
caillou noir lui brûle les doigts Elle lance
sept fois encore les pierres Elle sait
que son amant l’a trahie. Anne Bell’
Anne dénoue son corset Les lacets
rouges se perdent dans la mer Sur son sein
blanc se perd l’écume Et sur le
sable, elle se laisse aimer. Anne Bell’
Anne, je te demande pardon Pour avoir
trahi ton noble cœur Là-bas, sur
la mer s’estompent les souvenirs Trop de fois,
je l’ai perdu mon cœur. Anne Bell’
Anne, aux parfums de sauge, Se serre
fort contre sa poitrine Et lui
dit : « ton cœur, tu ne l’as pas perdu » Puis elle va
le lui chercher avec un petit couteau. Anne Bell’
Anne, ce cœur qui bat Elle le jette
à la mer …qu’il devienne corail Corail rouge
comme la flamme Pour que
personne ne puisse le voler. Anne Bell’ Anne noue ses cheveuxEt se lave le visage et les mains dans l’onde Puis sur le
rivage, elle se penche et cherche Des cailloux
dorés et des coquillages ronds. |
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La seconde
période de Lucio Dalla sera le fruit d’une
collaboration avec un poète et romancier de Bologne de la mouvance du
néoréalisme italien (mais aussi critique philosophe, éditeur, libraire), très engagé
politiquement à gauche: Roberto Roversi. Trois albums verront le jour entre
1973 et 1976 :
- un giorno aveva cinque teste
- Anidride solforosa
- Automobili
Loin des clichés de la ritournelle à
l’italienne, les deux compères proposent des recueils de chansons
expérimentales, photographies de la réalité économique et sociale de l’Italie
des années de plombs : textes analytiques, crus, dramatiques …dans
des interprétations puis des spectacles théâtralisés. Si, sur le plan de la
communication (auprès d’un large public) -obsession chez Dalla, idéologique
chez Roversi qui pensait ses textes comme matière à la réflexion et à la
transformation sociale -, un constat d’échec s’impose, ce duo rencontre en
revanche la curiosité d’un public politisé et avisé.
Cette période présente donc
un Dalla engagé, chantant les différences Nord/Sud, la machine de guerre, la
lutte des classes, le progrès non maîtrisé, la pollution, l’indifférence,
l’égoïsme et la mort…L’homme écrasé par la société, devenant un rouage d’un
univers mécanisé. Cette période intéressante d’un point de vue artistique
(poésie hermétique au service de la complexité de la situation politique italienne),
est difficile d’approche dans le travail du chanteur.
Je propose
cependant une chanson, qui me semble-t’-il, résume bien la volonté de
changement de l’époque. A l’origine, elle s’appelait « Ho cambiato la faccia di un Dio » (J’ai changé le
visage d’un Dieu). Mais Dalla, l’enregistrant seulement au moment de la chute
du mur de Berlin, la rebaptisa « Comunista ». J’y sens une volonté de
rapprochement de deux idéaux, - éloignés de prime abord -, partagés par de
nombreux italiens, une leçon d’humilité : l’âme chrétienne avec pour
certains son pendant naturel au 20ème siècle l’utopie communiste (le
texte de Henna – voir plus loin - offre ce panorama affectif. Mais peut-être je
m’avance un peu !). Dans
« J’ai changé la face d’un Dieu », il y a la volonté de
reconnaître l’humain dans l’humain, le divin dans l’humain…une leçon d’altérité
en quelque sorte !
Comunista
Communiste (Ho cambiato
la faccia di un Dio) (J’ai changé le visage
d’un Dieu) (R. Roversi/L dalla)1990 |
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Canto l’uomo che è morto Non il Dio
che è risorto Canto l’uomo
infangato Non il Dio
che è lavato. Canto l’uomo
impazzito Non il Dio
rinsavito Canto l’uomo ficcato Dentro il
chiodo ed il legno. L’uomo che è tutta una croce L’uomo senza
più voce L’uomo intirizzito L’uomo nudo, straziato L’uomo seppellito. Canto la rabbia e l’amore Dell’uomo che è stato vinto Canto l’uomo respinto Non l’uomo
vincitore. Canto l’uomo perduto L’uomo che chiede aiuto L’uomo che guarda Nell’acqua
del fiume. Dove l’acqua conduce l’uomo che accende una luce o quello che
trova la voce. Canto l’uomo che è morto non il Dio
che è risorto. Canto l’uomo salvato non l’uomo sacrificato. Canto l’uomo risorto. Non il Dio
che è li’ morto. Canto l’uomo
che è solo Come una freccia Nel suolo. L’uomo che
vuole lottare E che non
vuole morire. Canto Andrea del vento Ragazzo di
Crotone Che si fa
avanti e racconta La sua vita
di cafone. Anch’io sono partito Piangevo alla stazione E poi là nella neve Dove si
poteva sperare. Non c’era
l’onda del mare Là sono
arrivato Anch’io mi
sono fermato. Canto l’uomo che ascolto Con la voce
distesa sul prato Canto chi vuole tornare Non chi
vuole fuggire. Canto Andrea che dice : « Quella
era la mia terra, Adesso la
prendo e la mangio» . |
Je chante
l’homme qui est mort Et non le
Dieu ressuscité Je chante
l’homme embourbé Non le Dieu
bien lavé Je chante
l’homme rendu fou Non le Dieu
assagi Je chante l’homme
cloué Dans
le bois. L’homme devenu
une croix L’homme
privé de sa voix L’homme
transi L’homme nu,
martyrisé L’homme
enterré. Je chante la
rage et l’amour De l’homme
tout juste vaincu Je chante
l’homme rejeté Et non le
vainqueur. Je chante
l’homme égaré L’homme
appelant au secours L’homme qui
regarde Dans l’eau
du fleuve. Là où l’eau
conduit l’homme qui
trouve la lumière ou celui qui
trouve sa voix. Je chante
l’homme qui est mort non le Dieu
ressuscité Je chante
l’homme sauvé non l’homme
sacrifié. Je chante
l’homme ressuscité non le Dieu
sur la croix Je chante
l’homme qui est seul Comme une
flèche Dans le sol. L’homme qui
veut lutter Et qui
refuse de mourir. Je chante
André dans le vent Garçon de
Crotone Qui se met en
avant et raconte Sa vie de
péquenot. Moi aussi je
suis parti Je pleurais
à la gare Et puis là
dans la neige Là où on
pouvait espérer. Il n’y avait
pas le bruit de la mer Je suis
arrivé là Moi aussi je
me suis arrêté. Je chante
l’homme que j’écoute La voix
étendue sur le pré Je chante
qui veut revenir Et non celui
qui veut fuir. Je chante
Andrea qui dit : « Elle
était là, ma terre, Maintenant
je la prends et je la mange…». |
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La nouvelle période qui s’ouvre et
qui se poursuit encore aujourd’hui – avec plus ou moins de réussite au gré des
albums - conduit Lucio Dalla, a devenir l’auteur de ses textes. Loin de la
poésie sociale un rien hermétique de Roversi, le besoin vital ou l’envie de
communiquer avec l’autre, « autrement en chanson », voit le jour avec
l’album "Come è profondo il mare". L’écriture originale à
la fois intimiste et tournée vers l’extérieur de Dalla véhicule un homme face à
lui même dans le troupeau, qui consent des tonnes d’efforts pour vivre, aimer,
courir vers son futur, sans trop tricher devant son miroir de solitude.
Le passé, l’enfance sont empreints
de nostalgie, le je-narrateur nous parle des choses de la vie, de son unicité
malgré la confusion générale qui l’entoure, de la difficulté à être ensemble,
dans la violence feutrée du quotidien, des contradictions dans le champ
utopique du politique et du religieux.
Tout cela coïncide avec un phénoménal
succès à l’instar des pop star américaines…des stades remplis pour de grandes
messes populaires. Ses qualités de mélodiste, l’instrument étonnant que devient
sa voix, des textes qui touchent l’âme de générations d’italiens, le pari d’une
chanson qui parle à tout le monde (l’altérité) a été tenu sans jamais se
démentir jusqu’à aujourd’hui.
Pèle-mêle, je vous propose dès
lors quelques-uns des plus beaux textes qui recouvrent les thèmes cités
ci-dessus afin de mettre en lumière le talent et l’adresse de Lucio Dalla cantautore.
Le rondini
Les hirondelles (L. Dalla-Mauro Malavasi) 1990 |
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Vorrei entrare dentro i fili di una radio E volare sopra i tetti delle città Incontrare le espressioni dialettali Mescolarmi con l’odore del caffè Fermarmi sul naso dei vecchi mentre Leggono i
giornali E con
la polvere dei sogni volare e volare Al fresco delle stelle,, anche più in là Coro : Sogni, tu sogni nel mare dei sogni. Vorrei girare il cielo come le rondini E ogni tanto fermarmi qua e là Aver il nido sotto i tetti al fresco dei portici E come loro quando è la sera chiudere gli occhi
con semplicità. Vorrei
seguire ogni battito del mio cuore Per
capire cosa succede dentro e
cos’è che lo muove Da
dove viene ogni tanto questo strano dolore Vorrei
capire insomma che cos’è l’amore
Coro : Sogni, tu sogni nel cielo dei sogni |
Je voudrais entrer dans les fils d’une radio Et voler par-dessus les toits des villes Rencontrer les expressions dialectales Me mélanger avec l’odeur du café Faire une halte sur le nez des vieux Qui sont en train de lire leur journal Et avec la poussière des rêves,voler…voler Jusqu’à la fraîcheur des étoiles, Et plus loin encore. Chœur : Tu rêves, toi tu rêves, dans la mer des
rêves. Je voudrais tournoyer dans le ciel comme les
hirondelles Et de temps en temps m’arrêter çà et là Avoir le nid sous les toits, au frais sous les arcades Et comme elles, quand vient le soir, fermer les
yeux tout simplement. Je voudrais suivre chaque battement de mon cœur Pour comprendre ce qui se passe à l’intérieur et
ce qui le fait se mouvoir d’où vient parfois cette étrange douleur Je voudrais enfin comprendre ce qu’est l’amour l’endroit d’où il vient l’endroit où on le donne Chœur : Tu rêves, toi tu rêves, dans le ciel des
rêves. |
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Voici maintenant Bella et une
manière originale d’aborder l’amour au quotidien quand les non -dits d’un
espoir naissant et languissant remontent à la surface.
Bella
1990
Belle |
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Bella, con quei due occhi stretti E quella faccia sempre pallida E
quelle mani da speranza languida E il tuo passato che siccome è già passato Adesso un po’ ti stanca Bella, con quei due figli messi al mondo con una
forza cagniula E i tuoi capelli tutti gialli come fossi mamola Sei cosi’tu, che per me, si’, tu per me sei l’unica Io per te, per quell’immagine che hai di me in fondo piccola rinuncerei Alla mia eterna solitudine Sarei sociale,anche gentile un po’ normale, bella Bella, ti porterei ogni tanto via, magari dentro ad una scatola Perché la mia è una solitudine del resto già un
po’ elastica Potremo uscire e ritornare nella notte, non dormire ed aspettare l’alba. Io per te, come dicevo per telefono, Vorrei che il mondo si fermasse per un attimo
Bella, perché quegli occhi un po’ bagnati da una
lacrima
E quella faccia che di colpo torna pallida Io adesso
vado e ma ritorno, se non domani, stai tranquilla, Un altro giorno… |
Belle, avec ces deux petits yeux en amandes Cette figure toujours pâle Et ces mains à l’espoir languissant Ton histoire qui fait partie désormais du passé Et qui maintenant te lasse quelque peu Belle, ces deux enfants mis au monde Avec la force de la chienne Et tes cheveux tout jaunes comme si tu étais une
violette Tu es comme çà, et pour moi tu es unique simplement. Moi pour toi, pour cette image, que tu as de moi au fond si petite, Moi, je renoncerais à mon éternelle solitude Je deviendrais social même gentil, un peu normal,
belle. Belle, je t'emmènerais de temps à autre faire un tour, peut -être même dans une boîte Parce que ma solitude d’ailleurs, est une solitude
quelque peu élastique Nous pourrons sortir et revenir dans la nuit, rester
éveillés et attendre l’aube. Moi pour toi, comme je te le disais au téléphone je voudrais que le monde s’arrête juste un instant Descendons et disparaissons aux yeux de tous. Belle, pourquoi ces yeux un peu voilés par une larme et ce visage qui tout à coup redevient pâle moi maintenant je m’en vais, mais je reviendrais, même si ce n’est pas demain, Un autre jour… |
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Maintenant un bijou de chanson,
qui fait le bonheur de nos fins de nuit arrosées et musicales – guitares à la
main avec mon ami Fabrice –… Cara (Chère /Ma chère) pourrait se
paraphraser par une autre chanson de Dalla Camion : « L’amante è
solo chi ama ,non quello amato » : l’amant c’est celui qui
aime, non l’être aimé. L’incommunicabilité dans l’amour, la différence d’âge,
la beauté qui étouffe, l’acceptation et en même temps la rébellion des
tourments amoureux sont traités ici avec justesse, sensibilité et maturité.
Cara 1980
Ma chère |
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Cosa ho davanti non riesco più a parlare Dimmi cosa ti piace Non riesco a capire Dove vorresti andare Vuoi andare a dormire. Quanti capelli che hai Non si riesce più a contare Sposta la bottiglia E
lasciami guardare Se di tanti capelli ci si puo’ fidare. Conosco un posto nel mio cuore Dove tira sempre il vento Per
i tuoi pochi anni E
per i miei che sono cento. Non c’è niente da capire Basta
sedersi ed ascoltare Perché
ho scritto una canzone Per
ogni pentimento E
debbo stare attento a non cadere nel vino O
finir dentro ai tuoi occhi Se mi vieni più vicino. La notte ha il suo profumo E puoi cascarci dentro Che non ti vede nessuno Ma
per uno come me poveretto Che voleva prenderti per mano A cascarti dentro un letto… Che pena …che nostalgia Non guardarti negli occhi E
dirti una altra bugia. Almeno Non ti avessi incontrato Io che qui sto morendo E tu che mangi un gelato. Tu corri dietro al vento E sembri
una farfalla E con quanto sentimento Ti blocchi e guardi la mia spalla. Se hai paura a andar lontano Puoi volarmi nella mano Ma so già cosa pensi Tu vorresti partire Come se andare lontano fosse uguale a morire E non c’è niente di strano Ma non posso venire. Cosi’
come una farfalla Ti sei alzata per scappare Ma ricorda che a quel muro Ti avrei potuto inchiodare Se non
fossi uscito fuori Per
provare anch’io a volare. E la notte cominciava a gelare la mia pelle Una notte madre che cercava di contare le sue
stelle. Io li’ sotto ero uno sputo E ho detto :olé sono perduto. La notte sta morendo Ed è cretino cercare di fermare le lacrime ridendo Ma per uno come me, l’ho già detto,
Che voleva prenderti per mano E volare sopra un tetto…. Lontano…si ferma un treno Ma che bella mattina Il cielo è sereno Buonanotte Anima mia Adesso spengo la luce E cosi’ sia. |
Qu’est-ce que j’ai devant moi… je n’arrive plus à parler Dis-moi ce qui te fait envie Je n’arrive pas à comprendre Où voudrais-tu aller Tu veux aller dormir. Que
de cheveux tu as… On ne parvient plus à compter Déplace la bouteille Et laisse-moi regarder Si cette chevelure…. mais peut-on vraiment s’y fier . Je connais un endroit dans mon cœur Où le vent ne cesse jamais Pour tes années qui ne comptent presque pas
Il n’y a rien à comprendre Il suffit de s’asseoir et d’écouter Parce que j’ai écris une chanson Pour chaque regret Et je dois prendre garde de ne pas tomber dans le
vin Ou finir dans tes yeux Si tu t’approches un peu trop. La nuit a son parfum Et tu peux t’y jeter corps et âme Personne ne te voit Mais pour un homme comme moi pauvre diable Qui voulait te prendre par la main Et te jeter sur un lit… Quelle peine…Ah la nostalgie Ne pas croiser ton regard Et te dire un autre mensonge. Si au moins Je ne t’avais pas rencontrée… Moi à l’agonie Et toi qui mange une glace. Toi tu cours après le vent Tu ressembles à un papillon Et avec quels sentiments Tu t’arrêtes et tu regardes mon épaule. Si tu as peur d’aller loin Tu peux voler dans ma main. Mais je vois clair dans tes pensées Tu voudrais partir Comme si aller loin revenait à mourir Et il n’y a rien d’étrange Mais je ne peux pas venir. Tout comme un papillon Tu t’es levée pour t’échapper Mais rappelle-toi … j’aurais pu Te clouer sur ce mur Si je n’étais pas sorti dehors Pour essayer moi aussi de voler. Et la nuit commençait à geler ma peau Une nuit maternelle qui tentait de compter ses
étoiles. Moi, au fond du gouffre, je n’étais qu’un crachat Et j’ai dit : « Olé je suis perdu ». La nuit se meurt Et il est
stupide de vouloir retenir les larmes en riant Mais pour quelqu'un comme moi, je l’ai déjà dit, Qui voulait te prendre par la main Et voler par dessus les toits… Loin …un train s’arrête Mais quelle belle matinée Le ciel est serein. Bonne nuit Ô belle âme Maintenant j’éteins… Ainsi soit-il.
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L’anno che verrà (l’année
qui arrive) est symptomatique d’une obsession
chez Dalla. Il en va ainsi d’une gémellité thématique, à savoir le
couple bonheur/futur, la préoccupation du bonheur et du futur ( entre angoisse et
espérance) qui traverse l’ensemble de ses chansons. Ce bonheur (thème
Léopardien) toujours à portée de main mais tout aussi inaccessible…il nous tend
les bras, mais Pauvre homme dans le train de la vie, on ne fait que
l’apercevoir …que le saluer tout au plus sur le quai de la gare !
Cette chanson,
véritable hymne pour les Italiens, prend un relief particulier de par ses
connotations politiques. En effet, l’action ( ou la rédaction) se situe pendant
les années de plombs, période au cours de laquelle le terrorisme dit de gauche
et le pouvoir ( le système plus largement) politique en place en partie
corrompu semaient la panique ou la terreur en Italie.
Cette page de vie
épistolaire est splendide d’utopies, de solidarité, d’espoir jusqu’à sa
conclusion pessimiste et résigné mais tellement réaliste.
L’anno che
verrà 1978
L’année qui arrive |
|
Caro amico
ti scrivo Cosi’ mi distraggo un po’ E siccome sei molto lontano Più forte ti
scrivero’.
Da quando
sei partito C’è una
grossa novità L’anno
vecchio è finito ormai Ma qualcosa
ancora qui non va. Si esce poco
la sera Compreso
quando è festa E c’è chi ha
messo dei sacchi di sabbia Vicino alla finestra. E si sta
senza parlare per intere settimane E a quelli
che hanno niente da dire Del tempo ne
rimane. Ma la
televisione ha detto che il nuovo anno Porterà una
transformazione E tutti
quanti stiamo già aspettando. Sarà tre
volte Natale e festa tutto il giorno Ogni Cristo
scenderà dalla croce E anche gli
uccelli faranno ritorno. Ci sarà da
mangiare e luce tutto l’anno Anche i muti potranno parlare Mentre i
sordi già lo fanno. E si farà
l’amore ognuno come gli va Anche i
preti potranno sposarsi Ma soltanto
a una certa età. E senza
grandi disturbi qualcuno sparirà E i cretini
di ogni età. Vedi caro
amico cosa ti scrivo e ti dico E come sono
contento di essere qui in questo momento. Vedi caro
amico cosa si deve inventare Per poter riderci sopra Per continuare a sperare. E quest’anno
poi passasse in un istante Vedi amico mio come diventa importante Che in questo
istante ci sia anch’io
L’anno che
sta arrivando Tra un anno
passerà Io mi sto preparando E’ questa la
novità
|
Cher ami je
t’écris Ainsi je me
distrais un peu Et puisque
tu es très loin C’est avec
d’autant plus de force je t’écrirai. Depuis que
tu es parti Il y a une
grande nouveauté La vieille
année se termine désormais Mais, ici
certaines choses ne passent pas. On sort peu
le soir Même quand
c'est férié Certains ont
mis des sacs de sable Près des
fenêtres. Et on reste
en silence des semaines durant Quant à ceux
qui n’ont rien à dire Ils ont du
temps devant eux. Mais la
télévision a dit que la nouvelle année Entraînera
des changements Et nous
sommes tous déjà là à attendre. On fêtera
Noël à trois reprises Il y aura
des fêtes tous les jours Chaque
Christ descendra de sa croix Même les oiseaux
reviendront. Il y aura à
manger et de la lumière toute l’année Même les
muets pourront parler Alors que
les sourds parlent déjà Et on fera
l’amour chacun selon ses désirs Les prêtres
aussi pourront se marier Mais
seulement jusqu’à un certain âge. Et sans grande
clameur, quelqu’un disparaîtra Peut-être
les plus fourbes Et les
crétins de tous les âges. Tu vois cher
ami ce que je t’écris et je te dis Et comme je
suis content d’être là en ce moment. Tu vois cher
ami ce que nous devons inventer
Pour
continuer à espérer. Mais si
cette année devait s’écouler en un instant Tu vois mon
ami comme il est important Qu'en ce moment
moi aussi
je sois de la partie. L’année qui
arrive Moi je me
prépare Et c’est çà
la nouveauté. |
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Caruso La création de cette chanson -
« Pierre d’angle dans la carrière de l’Emilien » pour Roberto Roversi
- a quelques accents de la madeleine Proustienne. En effet, le chanteur
italien a passé une nuit dans la suite
d’un hôtel de Sorrente. Le ténor Enrico Caruso, sur la fin de sa vie (il
souffrait d’un cancer de la gorge), séjournait souvent dans cet appartement.
L’établissement a conservé les chambres au goût de l’époque. Dans celle de
Caruso, on y voit encore son piano, ses livres et photos. Angelo, le patron
d’un bar sur le port raconta à Dalla, les derniers moments de la vie du
chanteur lyrique :
Bien que souffrant, le ténor
donnait encore quelques leçons de chant à une jeune chanteuse. Peut-être en
était-il amoureux ? Elle l’admirait probablement ! La nuit était douce…Il
ne voulait pas renoncer à chanter pour elle. On plaça le piano sur la terrasse
et il entonna une ritournelle napolitaine qui mêlait l’amour et la
souffrance, d’une voix plus puissante que jamais…L’élève appuyée contre le
piano, les pécheurs qui ramaient au
port pour l’écouter, les lumières des barques « au lamparo » qui
étoilaient la mer…et Caruso charmant la nuit napolitaine.
Dalla, raconte la genèse de
cette chanson en ces termes et imagine les pensées de Caruso s’évadant de la
mort par le chant, dans la nuit de Sorrente où les sentiments confondent les
strates et l’expérience de l’amour avec son pendant la douleur, au cœur même de
la destinée.
NB : La mise en abîme, Dalla donnant la parole à Caruso dans le refrain
Caruso 1986 |
|
Qui dove il
mare luccica e tira forte il vento Su una vecchia
terrazza davanti al golfo di Surriento Un uomo abbraccia una ragazza dopo che aveva pianto Poi si
schiarisce la voce e ricomincia il canto. Te voglio bene assai Ma tanto tanto bene sai E’ una
catena ormai Che
scioglie il sangue dint’è vene sai.
Vide le luci
in mezzo al mare, penso’ alle notti là in America Ma erano
solo le lampare e la bianca scia di un’elica senti’ il
dolore nella musica, si alzo’ dal pianoforte Ma quando
vide la luna uscire da una nuvola Gli sembro’
più dolce anche la morte Guardo’
negli occhi la ragazza, quegli occhi verdi come il mare Poi
all’improvviso, usci’ una lacrima e lui credette di affogare Refrain: Te voglio bene assai
Ma tanto tanto bene sai E’ una catena ormai Che scioglie il sangue dint’è vene sai.
Potenza della
lirica dove ogni dramma è un falso Che con un
po’ di trucco e con la mimica puoi diventare un altro Ma due occhi
che ti guardano cosi’ vicini e veri Ti fan
scordare le parole, confondono i pensieri Cosi’
diventa tutto piccolo, anche le notti
là in America Ti volti e
vedi la tua vita come la scia di un’elica …Ma s'è la
vita che finisce ma lui non ci penso’ poi tanto Anzi si
sentiva già felice e ricomincio’ il suo canto |
Là où la mer
scintille,où le vent s’emporte Sur une vieille
terrasse devant le golfe de Sorrente Un homme étreint
une fille, après avoir pleuré
R :
Je t’aime tellement De tout mon cœur
C’est comme une chaîne désormais,
Qui dilue le sang dilue dans les veines
Il vit les
lumières sur la mer, il pensa aux nuits là-bas en Amérique. Mais ce n’étaient
que les « lamparo » et le sillage blanc d’une hélice Il ressentit
de la douleur qui s’échappait de la musique et s’éloigna du piano Mais quand
il vit la lune sortir d’un nuage Même la mort
lui parut plus douce Il regarda
la fille dans les yeux, deux yeux verts comme la mer Puis soudain
une larme s’échappa, il crut s’y noyer.
R :
Je t’aime tellement De tout mon cœur
C’est comme une chaîne désormais,
Qui dilue le sang dilue dans les veines
Puissance de
l’art lyrique … Chaque drame
n’est que charme… un peu de maquillage,
quelques mimiques et te voilà un autre Mais ces deux
yeux qui te fixent avec tant de force, tellement vrais Te font oublier
les mots, rendent confuses les pensées Alors tout
devient tout petit, même les nuits là-bas en Amérique Tu regardes derrière toi et tu vois ta vie tel le sillage
blanc d’une hélice Mais oui c'est
la vie qui s’achève…mais il n’y pensa pas plus que çà Au contraire,
il se sentait déjà heureux alors il recommença son chant… refrain |
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Henna est une
magnifique chanson sur le destin humain. Voici le « je » dans
le « nous », l’individu dans le troupeau des hommes.Voilà le
sentiment sacré (chrétien ici !) porté à son paroxysme de l’amour à la
douleur (et vice-versa), une réaction positive à l’impasse existentielle , une
cohésion enfin fraternelle (que prônent les textes sacrés) qui donne son
identité propre à l’altérité au sein même de l’adversité. Peut-être les mots de
Dumas fils dans la « Dame aux camélias », correspondent à la pensée
de cette chanson : « Laissons sur le chemin l’aumône de notre pardon
à ceux que les désirs terrestres ont perdus, que sauvera peut-être une
espérance (divine ou pas) et si cela ne fait pas de bien, cela ne peut pas
faire de mal… »
Henna 1993 |
|
Non stiamo nemmeno
più in piedi… un po’ di pietà Invece tu
invece fumi con grande tranquillità
Oh oh chi non lo so quale Dio ci sarà, io parlo e parlo solo con me. Va bene, io
credo nell’ amore, l’amore che si muove dal cuore Che ti esce
dalle mani e che cammina sotto i tuoi
piedi L’amore
misterioso anche dei cani e degli altri fratelli animali Delle piante
che sembra che ti sorridono anche quando ti chini per portarle via. L’amore
silenzioso dei pesci che ci aspettano nel mare L’amore di
chi ci ama e non ci vuol lasciare.
sono io che
non capisco cosa dici Troppo
sangue qua e là sotto cieli di lucide stelle nei silenzi
dell’immensità Ma chissà se
cambierà Oh non so se in questo futuro nero buio Forse c’è
qualcosa che ci cambierà Io credo che
il dolore, è il dolore che ci cambierà E dopo chi
lo sa se ancora ci vedremo e dentro quale città Brutta, fredda,
buia, stretta o brutta come questa Sotto un
cielo senza pietà Ma io ti
cerchero’, anche da cosi’ lontano ti telefonero’ In una sera buia, sporca, fredda Brutta come
questa Forse ti
chiamero’ perché vedi Io credo che
l’amore che ci salverà |
On n’est
même plus capable de se tenir debout…un peu de pitié Toi, en
revanche tu fumes tranquillement Et moi j’en
suis là …je te parle et je dois te faire confiance Demain,
demain, demain qui sait ce que demain
sera Oh oh qui je
ne sais pas moi, quel Dieu sera là…et les mots que je prononce n’intéressent
que moi Très bien,
je crois à l’amour, l’amour qui vient du cœur Qui
s’échappe des mains, qui avance sous tes pieds L’amour
mystérieux, celui des chiens et des autres frères animaux Des plantes
semblent te sourire même quand tu te baisses pour les emporter.
l’amour de
celui qui nous aime et ne veut pas nous abandonner Ok, ok, ok
je sais que tu comprends, mais c’est moi qui ne comprends rien à ce que tu
dis Trop de sang
versé çà et là sous des cieux d’étoiles scintillantes Dans les
silences de l’immensité. Mais qui peut
dire si tout çà va changer Et que
deviendra ce futur obscur, noir
devant nous, je ne sais pas Peut-être
quelque chose nous changera
Et
après qui peut dire si nous nous reverrons encore ici ou ailleurs Dans quelle
ville laide, froide, sombre, étriquée ou
laide comme celle-ci Sous un ciel
sans pitié Mais moi je
te chercherai, même si je suis loin, je te téléphonerai Par une
soirée ténébreuse, sale, froide, moche comme
celle-ci Peut-être,
je t’appellerai parce que, vois-tu Moi, je
crois que c’est l'amour qui nous sauvera. |
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Les
amours et le vide existentiel de l’adolescence - et plus largement de la
jeunesse - parcourent les albums de Dalla ; ce grand frère qui se penche un
peu en avant, à la fenêtre du monde, regardant le monde et ses proches
congénères. J’aurais pu choisir « Anna e Marco »,
« L’altra parte del mondo »… des joyaux elles aussi mais « Soli
io e te » résume l’irréalité et l’immatérialité de l’amour, le besoin de
liberté dans le couple et de la vie en amour….
Soli io e te 1986
Seuls toi et moi |
|
Mi chiedi
ancora cosa c’è Ma se sei
triste come me o no …? Puo’ capitare, e meno male, che… Non stavi bene neanche te In quello
schifo di locale Almeno qui
fuori Si puo’
respirare Parlare senza urlare E nella notte camminare soli io e te Guarda quel
cane come è attento Chissà che
cosa sente nel vento La notte o
questo grande silenzio Ma perché
non ci fermiano E’ da troppo che viviamo Obbligati
tra la gente Buttati
li’ per caso vivi ma per niente Non ci
siamo più fermati Faccia a faccia nel silenzio Come adesso io
e te Per sentirci abbandonati Ma forse
un po’ più liberi, padroni di niente Torneremo
domattina tra la gente Per adesso stiamo zitti cosi’ Soli
io et te
… E
parlavano più piano, soli Sperando che la notte non finisseE il
silenzio li portasse lontano…. Più lontano Magari
dentro un film Di quelli
belli che ti fanno star male E poi quasi
senza parlare « Dammi
ancora un altro bacio » E han deciso
di tornare Obbligati
tra la gente Buttati
li’ per caso vivi ma per niente Non ci
siamo più fermati Faccia a faccia nel silenzio Come adesso io
e te. Per
sentirci abbandonati Ma forse
un po’ più liberi, padroni di niente Vedrai
staremo soli anche tra la gente
Per adesso stiamo zitti cosi’ Soli io
et te |
Tu me
demandes encore ce qui se passe Mais si tu
es triste comme moi Oui ou
non...? Cà peut
arriver, heureusement que… Toi non
plus, tu ne te sentais pas bien Dans cette
boîte dégoûtante …. Au moins ici
dehors On peut
respirer Parler sans
hurler Et dans la
nuit marcher seuls toi et
moi… Regarde ce
chien comme il est attentif qui sait ce
qu’il flaire dans le vent la nuit
ou dans le grand silence mais
pourquoi ne pas nous arrêter on vit comme
çà depuis trop longtemps Contraints
parmi les gens Jetés là
par hasard, vivants mais impuissants Nous ne
nous sommes plus arrêtés Face à
face dans le silence Comme
maintenant toi et moi Pour nous
sentir abandonnés Mais
peut-être un peu plus libres, maîtres
de rien Nous
reviendrons demain matin Au milieu
des gens Pour le
moment, restons silencieux Juste comme çà Seuls toi
et moi …Et ils
parlaient plus doucement, seuls Espérant que
la nuit ne s’achève pas Et que le
silence les emporte loin Encore plus
loin Peut-être
même dans un film Un de ces beaux
films qui te bouleversent Et puis
presque sans rien dire « Embrasse-moi
encore une fois » Et ils ont
décidé de retourner. Obligés
parmi les gens Atterris
ici par hasard, vivants impuissants Nous ne
nous sommes plus arrêtés Face à
face dans le silence Comme
maintenant toi et moi. Pour nous
sentir abandonnés Mais
peut-être un peu plus libres, patrons
de rien Tu verras
nous resterons seuls, Au milieu
des gens Pour le
moment, restons silencieux Juste
comme çà Seuls toi
et moi. |
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Aquila est
une chanson de bravoure, un cœur qui bat en sourdine derrière la voix du
chanteur et derrière l’arrangement musical. Dalla dit avoir voulu raconter par
bribe la communication impossible entre une planète et l’autre. Mais j’y vois
surtout le récit d’une naissance, le
« je dans le liquide sémiotique» narrant le passage du ventre
maternel à la vie extra-utérine.
Sublime !
Aquila 1984
Aigle |
|
Che buio è mai questo e cos’è questa forza Che mi
spinge Che mi costringe ad andare avanti Che cos’ è questo trucco che mi obbliga ad uscire Cosa vedo
laggiù o lontano Chissà se
mio padre mia madre mi stanno aspettando E che razza
di combinazioni trovero’ E se vale la
pena tentare. Da quassù
sembra tutto tranquillo Io credo finché continuo a volare Sotto sembra
che cio’ sia una grande campagna O dato che è
buio, potrebbe anche essere il mare. Meno male
che ci sono delle luci laggiù Perché
nel buio m’ero quasi perduto E poi
sono un po’ stanco Comunque
manca solo un minuto. Ecco che sono nato. Ma che scherzo pero’ Mi fermo un momento, anzi riparto oppure non so Appena nato già vivere mi piace. Mi piace come suona la mia voce Ho freddo ma
ho il palto’ Le scarpe da
tennis, il ciuffo rosso sul palto’ Sta
arrivando qualcuno, devo nascondere le ali che non usero’. E tu chi
sei, perché mi stai guardando Nessuno mi ha mai guardato cosi’ Lei ride, si
alza, si sta avvicinando poi si siede
e in silenzio rimane li’. Forse
l’amore comincia in silenzio E’ aprire e
chiudere le ali Va bene, guardami che t’insegno a volare. E se hai
freddo prendi il mio cuore di cartone Non
lasciarlo mai Chuidi gli
occhi e non guardare giù. E se hai freddo
alle mani prendi le mie mani
Non
voltiamoci Ecco la luna
che cielo incredibile. Adesso
guardami Vedi…. |
Pourquoi
fait-il sombre ici … Qu’elle est
cette force qui me pousse Qui me
contraint à aller de l’avant Quel est ce
stratagème qui m’oblige à sortir
Qu’est ce
que je vois là-bas au loin Qui sait si
mon père et ma mère m’attendent Et quels
types d’embrouilles je vais
devoir affronter Et si çà en
vaut la peine de tenter l’aventure. De là-haut,
tout semble tranquille Je crois
bien tant que je continue à voler Là-dessous,
on dirait qu’il y a une grande campagne ou étant
donné qu’il fait sombre, ce pourrait être la mer. Heureusement
qu’il y a des lumières là-bas Parce que
dans le noir, je m’étais presque perdu Et puis
je suis un peu fatigué Bon il ne
manque plus qu’une minute Voilà,
c’est fait … je suis né. Mais comme
c’est risible Je m’arrête
un moment, puis je repars, je ne sais pas Tout juste
né et déjà vivre me plait. J’aime comme
sonne ma voix J’ai froid mais
j’ai un manteau Des tennis
et la mèche rouge sur le paletot Quelqu’un
vient, je dois cacher mes ailes que je n’utiliserai plus. Et toi qui
es-tu, pourquoi tu me regardes Personne ne
m’a jamais regardé ainsi Elle rit,
elle se lève, elle s’approche Puis elle
s’assied et en silence elle reste là. Peut-être
l’amour commence en silence En ouvrant
et repliant les ailes D’accord,
regarde-moi que je t’enseigne à voler. Et si tu as
froid prends mon cœur en carton Ne
l’abandonne jamais Ferme les
yeux et ne regarde pas en bas Et si tes
mains sont froides, prends les miennes Bientôt les
nuages s’enfuiront Ne nous
retournons pas Voilà la
lune, quel ciel incroyable Maintenant
regarde-moi Tu vois…. |
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Pour conclure
cette présentation des chansons de Lucio Dalla, je vous propose un détour par
l’âme humaine avec Hotel. Les couplets de cette chanson me rappelle la poésie
« L’âme » de Germain Nouveau, tirée du recueil « Valentine ».
Le texte de Nouveau dit ceci : « Chaque soir quand ton corps
se couche/ Dans ton lit qui n’est plus moi/ Tes lèvres sont loin de ma
bouche/Cependant, je dors près de toi. … ».
Le moi et l’autre en moi, le moi au
miroir de mon âme sont traités ici avec justesse.
Hotel |
|
Dove vai, anima Tra poco dormo, sei libera Schiva ogni angolo Di questo albergo cosi’ squallido Lascia i pensieri torbidi Mettili
laggiù sopra i mobili Vai dove gli
angeli fanno il coro Vola lassù in alto ed addormentati con loro E poi che
passi pure il tempo Che tanto
non mi sveglio Se no
rischio di cader giù Anzi io
dormo di più Cosi’ tra
poche ore Arrivi fino
al sole Amore,
amore, amore Raggio di
sole Sul mio
petto Entra
dentro Scaldami Il cuore E il mio
letto. In questo cesso di un albergo c’è rumore Qualcuno ha
acceso la televisione Che è
sgradevole Nel sonno,
mi dà dolore Un fastidio
fisico che gela il cuore Ma tu,
anima, non ti voltare Resta ferma dove sei Proprio adesso che sogno lei Cosi’
continuo il sogno Adesso ne ho
bisogno Da sveglio
non la penso più Dopo dormi
anche tu Anche per ore Fino a
quando va via il sole. Amore,
amore, amore Raggio di
sole Sul mio
petto Entra
dentro Scaldami Il cuore E il mio
letto. |
Ou vas-tu mon
âme Je vais
bientôt dormir, tu seras libre Evite chaque
angle De cet hôtel
tout misérable Laisse de
côté les pensées troubles Range-les
là-haut sur les meubles Tu vas là où
les anges chantent Vole tout
là-haut et endors-toi avec eux Puis laisse
le temps passer Il se peut
même que je ne me réveille pas Sinon je cours
le risque de tomber bien bas Ou bien je
continue de dormir Et dans
quelques heures Tu arrives
jusqu’au soleil. Amour,
amour ,amour rayon de
soleil sur ma
poitrine Entre
donc réchauffe-moi le cœur et mon
lit. Dans cette
horreur d'hôtel, il y a du bruit Quelqu’un a
allumé la télévision C’est
déplaisant Dans le
sommeil, cela m’est douloureux Un
désagrément physique qui me gèle le cœur Mais toi
âme, ne te retourne pas Reste
immobile là où tu es Juste maintenant
que je rêve Ainsi je
poursuis mon rêve Maintenant
j’en ai besoin Eveillé je
l’oublie. Après tu
dormiras toi aussi Même pendant
des heures Jusqu’à ce
que le soleil s’en aille. Amour,
amour ,amour rayon de
soleil sur ma
poitrine Entre en
moi réchauffe-moi le cœur et mon
lit. |
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1.
Terra di Gaibola (1970)
2.
Storie di casa mia (1971) avec Lucio dove vai. La casa in riva al mare. 4/3/43.Il gigante e la bambina… Dalla n’est pas l’auteur des textes souvent
oniriques
3.
Il giorno aveva cinque teste(1973)
4.
Anidride solforosa(1974)
5.
Automobili (1976)
Période de la chanson sociale et engagée avec Roberto Roversi :
« E’ il potere che offende »
Dalla
cantautore
7.
Come è profondo il mare (1977) Quelques bijoux :
Quale allegria, disperato erotico stomp, la chanson titre dit : « I pesci assistetteo al dramma
personale e collettivo di questo mondo… »…
1983. Pecorella. L’altra
parte del mondo. Camion. Solo. Mon album préféré. A noter les traductions des chansons en français par Marianne Comtell.
…ou encore le « Misterioso » de Monk….
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1. Banana
Republic (1979) : Tournée des stades italiens avec l’excellent
Francesco De Gregori. Superbe version (scat) de Piazza grande…
2.DallameriCaruso (1986) : Enregistrement en studio de
Caruso. Le reste du double album est consacré à la tournée américaine du
groupe « Dalla e gli stadi ».On y entend ses grands succès.
3.Amen(1992) : De
magnifiques versions de Quale allegria ,
Felicità e Apriti cuore .
A noter la version du guitariste du
groupe Gli Stadi Samuele Bersani » interprétant
sa chanson Il mostro , magnifique
d’humanité sur les différences.
1. Dalla Lucio-site
officiel. Présentation du dernier album. Les Photos et autres curiosités de
l’artiste de Bologna
http://www.musicanews.com/dalla/
2.http://digilander.libero.it/raritalia/lucio.htm
3.http://www.pressingline.it/
CREATION de TEXTES POETIQUES
à PARTIR DE LA CHANSON
« LE RONDINI » De Lucio DALLA
Le orche
Vorrei entrare nella vita dell'uomo misterioso
E nuotare fino al suo cuore
Incontrare le sue gioie, le sue sofferenze
Offrirgli l'affetto di cui ha bisogno
Mescolarmi con i suoi segreti
E con le lacrime del dolore, nuotare e nuotare
Nel più profondo della sua esistenza
Speri, tu speri nell'oceano della speranza
Vorrei vivere nell'acqua come le orche
Sentirmi inondata dalla calma del mare
Dormire sotto i riflessi della luna
E come loro quando viene la notte addormentarsi
spensieramente
Vorrei seguire ogni battitto del mio cuore
Per capire cosa succede dentro quando ama
Perché procura ogni tanto un forte dolore
Vorrei cogliere che cos'è l'amore
Perché esiste questo sentimento strano
Speri, tu speri nei dubbi della speranza
Sandra
Nicosia 1ere L
Il
fuoco
Vorrei nascere in un ceppo
E bruciare senza nessuno per toccarmi
Essere l'ultima cosa che vedono le farfalle
Prima di morire, pericoloso ma attraente
Scaldare le case della gente mentre scivola la
neve
E con
le benzina dei fantasmi, bruciare e bruciare
Nella luce di una candela, anche più in là
Desideri, tu desideri nei sottosuoli dei
desideri
Vorrei consumarmi all'infinito come il fuoco
E ogni tanto illuminare qua e là lo spazio
infinito
Creare il desiderio cocente degli amanti
E come il fuoco portare le mie fiamme nel cielo
Vorrei essere la speranza di un cuore ghiacciato
Per portarlo fino all'amore
E infiammare il suo corpo di passione
Vorrei fargli conoscere la febbre della notte
Baciarlo,
abbracciarlo e fare brillare i suoi occhi di mille fuochi
Desideri, tu desideri nell'abbondanza dei
desideri.
Meriem Mili 1er L
I delfini
Vorrei entrare dentro i tuoi sogni
Ed essere in armonia con il tuo cuore
Condividere con te le mie emozioni le più celate
Fare nascere l'amore dentro i tuoi occhi
Vivere la mia vita nella profondità del tuo
sguardo
E morire dentro una lacrima d'eternità
Al fresco delle tue labbra
Vivi, tu vivi nella profondità dell'anima
Vorrei accarezzare l'acqua come i delfini
E nuotare nei ritmi
delle onde
Vivere nella dolcezza del mondo acquatico
E come loro, avere una vita felice e pacifica
Vorrei viaggiare dentro la sua anima
Per capire la ragione di questi sentimenti
Da dove viene ogni pulsione di vita
Vorrei capire, insomma, che cos'è la vita
Dov'è che s'illumina e dov'è che si spegne
Vivi, tu vivi nella profondità dell'amore.
Alexandra Nguyen 1er ES
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Vorrei essere un pesce Picasso
Scendere nei fondi degli abissi
Frequentare il mio caro amico delfino
E parlare con le conchiglie esotiche
Incontrare il potente Tritone
Vivere nel suo palazzo
Fare delle feste con le sirene
Viaggiare sul dorso delle tartarughe
Sogni, tu sogni nelli profondità dell’oceano e dei sogni.
Vorrei avere i colori dell’arcabaleno
Perquisire nei resti dei battelli
Trovare dei tesori nel corallo
Essere libera nell’immenso mare con semplicità.
Vorrei navigare nell’azzurro
oceanico
Nel seguire il ritmo del mio cuore
Per trovare la mia amina gemella
Nei fondi dell’acqua multicolore
Colore Opale dei miei squami
Sogni, tu sogni nell’universo marino dei sogni
Lisa Robert 1L
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Travail réalisé par Camille Caselli
1AA , Laurent Bertino 1GC, Antoine Moscatelli
Lucio Dalla ha avuto
l’idea della canzone quando ha letto un fatto di cronaca che riguardava il
tenore Enrico Caruso a New-York : un processo, un grande scandalo perché
lui aveva toccato le natiche di un’ americana a Central park « un
pizzicotto al culo » dice Dalla
Ha voluto ricreare l’ambiente dell’epoca nella grande tradizione napoletana…
Caruso sulla terrazza del hotel. A perdita d’occhio, si rispecchiava il chiaro
della luna. Caruso regala la sua passione del canto lirico a un’allieva innamorata
del mito poi ai pescatori tornati fino al porto per ascoltarlo !
Questa canzone è un miscuglio di felicità, d’amore, di dolore
e di malinconia per chi ascolta le note e « i pensieri » del cantante
lirico.
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